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ST

NOM

st − Lecteur de bandes SCSI

SYNOPSIS

#include <sys/mtio.h>

int ioctl(int fd, int request [, (void *)arg3]);
int ioctl(int
fd, MTIOCTOP, (struct mtop *)mt_cmd);
int ioctl(int
fd, MTIOCGET, (struct mtget *)mt_status);
int ioctl(int
fd, MTIOCPOS, (struct mtpos *)mt_pos);

DESCRIPTION

Le pilote de périphérique st fournit une interface vers un grand nombre de lecteurs de bandes SCSI. Actuellement, ce pilote prend le contrôle de tous les périphériques détectés de type « accès séquentiel ». Le pilote st utilise un numéro majeur valant 9.

Chaque périphérique utilise huit numéros mineurs. Les 5 bits de poids faible des numéros mineurs sont assignés séquentiellement dans l’ordre de détection. Avec le noyau 2.6, les bits au−delà des 8 bits de poids faible sont concaténés aux 5 bits de poids faible pour former le numéro de lecteur de bande. Les numéros mineurs peuvent être groupés en deux ensembles de quatre numéros : les numéros mineurs principaux des périphériques (avec rembobinage automatique), n, et les numéros mineurs des périphériques sans rembobinage automatique (n+ 128). Les périphériques ouverts avec le numéro principal recevront une commande REWIND à la fermeture. Les périphériques ouverts avec le numéro « no−rewind » ne la recevront pas. (Notez qu’essayer de positionner la bande d’un périphérique avec rembobinage automatique en utilisant par exemple mt, ne produit pas le résultat désiré : la bande est à nouveau rembobinée après l’utilisation de la commande mt et la commande suivante prend effet dès le début de la bande.

Au sein de chaque groupe, 4 numéros mineurs sont disponibles pour définir des périphériques avec des caractéristiques différentes (taille de bloc, compression, densité, etc.). Lorsque le système démarre, seul le premier périphérique est disponible. Les 3 autres sont activés lorsque les caractéristiques par défaut sont définies (voir plus bas). (En modifiant les constantes à la compilation, on peut modifier la répartition entre le nombre maximal de lecteurs de bandes et le nombre de numéros mineurs par lecteur. Les allocations par défaut permettent de contrôler 32 lecteurs de bandes. Par exemple, il est possible de contrôler jusqu’à 64 lecteurs avec deux numéros mineurs pour les options différentes.)

Les fichiers spéciaux sont créés typiquement ainsi :

mknod −m 660 /dev/st0 c 9 0
mknod −m 660 /dev/st0l c 9 32
mknod −m 660 /dev/st0m c 9 64
mknod −m 660 /dev/st0a c 9 96
mknod −m 660 /dev/nst0 c 9 128
mknod −m 660 /dev/nst0l c 9 160
mknod −m 660 /dev/nst0m c 9 192
mknod −m 660 /dev/nst0a c 9 224

Il n’existe pas de périphériques blocs correspondants.

Le pilote utilise une mémoire tampon interne qui doit être assez grande pour contenir au moins un bloc de données de la bande. Dans les noyaux avant le 2.1.121, le tampon était alloué sous forme de bloc continu. Cela limitait la taille de bloc au plus grand espace contigu allouable par le noyau. Cette limite est actuellement de 128 Ko pour les architectures 32 bits et 256 Ko pour les 64 bits. Dans les noyaux plus récents, le pilote alloue la mémoire tampon en plusieurs parties disjointes si nécessaire. Par défaut, le nombre maximal de parties est 16. Ceci signifie que la taille maximale de bloc est très grande (2 Mo si l’allocation de 16 blocs de 128 Ko réussit).

La taille de la mémoire tampon interne est déterminée par une constante à la compilation du noyau, que l’on peut supplanter par une option au démarrage du système. De plus, le pilote essaie d’allouer un tampon temporaire plus grand lors de son exécution si cela s’avère nécessaire. Toutefois l’allocation à l’exécution de grands blocs contigus peut échouer, et il vaut mieux ne pas compter dessus avec les noyaux antérieurs au 2.1.121 (cela s’applique également au chargement de module à la demande avec kerneld ou kmod).

Le pilote ne gère pas spécifiquement un type ou une marque de lecteur de bandes. Après le démarrage du système, les options du périphérique sont définies par le microcode du périphérique. Par exemple, si celui−ci réclame un mode de blocs fixes, le lecteur de bandes utilisera ce mode. Les options peuvent être modifiées par des appels ioctl(2) explicites et restent effectives lorsque le périphérique est fermé puis réouvert. La configuration des options affecte aussi bien les périphériques avec rembobinage automatique que ceux sans.

Des options différentes peuvent être fournies pour différents périphériques au sein du sous−groupe de quatre. Les options prennent effet à l’ouverture du périphérique. Par exemple, l’administrateur peut définir un périphérique qui écrit des blocs fixes d’une certaine taille, et un qui écrit avec des blocs de longueur variable (si le périphérique accepte les deux modes).

Le pilote gère les partitions de bandes si elles sont acceptées par le lecteur. (Notez que les partitions de bande n’ont rien à voir avec les partitions de disques. Une bande partitionnée peut être vue comme un ensemble de bandes logiques dans le même support). La gestion des partitions doit être activé par un ioctl(2). L’emplacement de la bande est sauvegardé au sein de chaque partition au cours des changements de partitions. La partition utilisée pour les opérations ultérieures est sélectionnée avec un ioctl(2). Le changement de partition est effectué au moment de la suivante opération bande afin d’éviter les mouvements inutiles de la bande. Le nombre maximal de partitions sur une bande est défini par une constante à la compilation (4 par défaut). Le pilote contient un ioctl(2) qui peut formater une bande avec une ou deux partitions.

Le fichier spécial de périphérique /dev/tape est généralement un lien symbolique ou un matériel vers le lecteur de bandes par défaut.

Depuis le noyau 2.6.2, le pilote exporte dans le répertoire de sysfs /sys/class/scsi_tape les périphériques attachés et certains de leurs paramètres.

Transfert de données
Le pilote accepte un fonctionnement aussi bien dans un mode de blocs fixes que dans un mode de blocs de longueur variable (si c’est accepté par le lecteur). En mode de blocs fixes, le périphérique écrit les blocs de la taille indiquée et la taille des blocs ne dépend pas de la quantité de données transmises lors de l’appel système. Dans le mode de longueur variable, un bloc de données est écrit à chaque appel système write et le nombre d’octets transmis indique la taille du bloc correspondant sur la bande. Notez que les blocs de la bande ne contiennent aucune information sur le mode d’écriture utilisé : la seule chose importante est d’utiliser lors de la lecture une commande qui accepte la taille des blocs de la bande.

En mode variable, le nombre d’octets à lire n’a pas besoin de correspondre exactement à la taille du bloc de la bande. Si le nombre demandé est plus grand que la taille du bloc suivant sur la bande, l’appel système renverra la quantité de données effectivement lues. Si la taille de bloc est plus grande que le nombre demandé, l’appel système renverra les données demandées et le reste du bloc est abandonné.

En mode fixe, le nombre d’octets demandé peut être arbitraire, si la mémoire tampon est activée, ou un multiple de la taille de bloc, si ce tampon est désactivé. Les noyaux antérieurs au 2.1.121 permettent l’écriture avec un nombre quelconque si les mémoires tampons sont activées. Dans tous les autres cas (les noyaux antérieurs au 2.1.121 sans mémoire tampon ou les noyaux plus récents), le nombre d’octets à écrire doit être un multiple de la taille des blocs.

Dans le noyau 2.6, le pilote essaie de transférer les données directement entre la mémoire tampon de l’utilisateur et le périphérique. Si cela n’est pas possible, la mémoire tapon interne au pilote de périphérique est utilisée. Les raisons de ne pas utiliser des transferts directs sont entre autres un mauvais alignement de la mémoire tampon de l’utilisateur (par défaut 512 octets mais cela peut être changé par le pilote HBA), l’adaptateur SCSI ne peut pas atteindre un ou plusieurs blocs de la mémoire tampon de l’utilisateur, etc.

Une marque « filemark » est automatiquement écrit sur la bande si la dernière opération avant fermeture était une écriture.

En lecture, une marque « filemark » provoque les événements suivants : s’il reste des données dans le tampon lorsqu’on trouve la marque, les données en mémoire sont renvoyées ; la lecture suivante renvoie zéro octet ; la lecture suivante renvoie les données du fichier suivant ; la fin des données enregistrées est signalée par un retour de zéro octet pour deux appels successifs en lecture. Enfin, le troisième appel renvoie une erreur.

Ioctls
Le pilote gère trois requêtes ioctl(2). Les requêtes non reconnues par st sont transmises au contrôleur SCSI. Les définitions ci−dessous sont extraites de /usr/include/linux/mtio.h :

MTIOCTOP − Effectue une opération sur la bande
Cette requête prend un paramètre de type (struct mtop *). Certains contrôleurs ne gèrent pas toutes les opérations. Le pilote renvoie une erreur EIO si le périphérique n’accepte pas l’opération.

/* Structure MTIOCTOP − pour les opérations sur bande : */
struct mtop {
short mt_op; /* opérations définies ci−dessous */
int mt_count; /* nombre d’opérations */
};

Opérations sur bande magnétique lors d’une utilisation normale :

MTBSF

Reculer la bande de mt_count filemarks.

MTBSFM

Reculer la bande de mt_count filemarks. Repositionner la bande sur le côté EOT de la dernière marque.

MTBSR

Reculer la bande de mt_count enregistrements (blocs bande).

MTBSS

Reculer la bande de mt_count setmarks.

MTCOMPRESSION

Valider la compression des données sur bande dans le lecteur si mt_count est non nul, désactiver la compression si mt_count est nul. Cette commande utilise la page MODE 15 supportée par la plupart des DAT.

MTEOM

Aller à la fin des enregistrements (ajouter des fichiers).

MTERASE

Efface la bande. Avec un noyau 2.6, un effacement rapide (bande marquée vide) est effectué si le paramètre est zéro. Sinon, un effacement long (effacement complet) est effectué.

MTFSF

Avancer la bande de mt_count filemarks.

MTFSFM

Avancer la bande de mt_count filemarks. Positionner la bande du côté BOT de la dernière marque.

MTFSR

Avancer de mt_count enregistrements (blocs bande).

MTFSS

Avancer de mt_count setmarks.

MTLOAD

Exécuter la commande de chargement SCSI. Un cas particulier est prévu pour certains chargeurs automatiques HP. Si mt_count correspond à la somme de la constante MT_ST_HPLOADER_OFFSET et d’un nombre, ce dernier est envoyé au pilote pour contrôler le chargeur automatique.

MTLOCK

Verrouiller la porte du lecteur de bande.

MTMKPART

Formater la bande en une ou deux partitions. Si mt_count n’est pas nul, il correspond à la taille de la première partition, et la seconde partition correspond au reste de la bande. Si mt_count est nul, la bande n’est formatée qu’en une seule partition. Cette commande n’est autorisée que si le support de partitionnement est activé pour le lecteur (voir MT_ST_CAN_PARTITIONS plus bas).

MTNOP

Ne rien faire − Vider les tampons du pilote − À utiliser avant de lire l’état avec MTIOCGET.

MTOFFL

Rembobiner la bande et éteindre le lecteur.

MTRESET

Réinitialiser le lecteur.

MTRETEN

Retendre la bande.

MTREW

Rembobiner la bande.

MTSEEK

Rechercher sur la bande le bloc numéro mt_count. Cette opération nécessite soit un contrôleur SCSI−2 qui supporte la commande LOCATE (adresse spécifique au périphérique), soit un lecteur SCSI−1 compatible Tandberg (Tandberg, Archive Viper, Wangtek, ... ). Le numéro de bloc devrait toujours être un numéro renvoyé précédemment par MTIOCPOS si les adresses spécifiques au lecteur sont utilisées.

MTSETBLK

Définit la longueur de blocs du lecteur à la valeur spécifiée dans mt_count. Une longueur de bloc nulle place le lecteur dans le mode de blocs de tailles variables.

MTSETDENSITY

Définit la densité de la bande à celle codée dans mt_count. Les codes des densités acceptées par un lecteur sont disponibles dans la documentation de celui−ci.

MTSETPART

La partition active devient celle indiquée par mt_count. Les partitions sont numérotées depuis zéro. Cette commande n’est autorisée que si la gestion du partitionnement est activée pour le lecteur (voir MT_ST_CAN_PARTITIONS plus bas).

MTUNLOAD

Exécuter la commande de déchargement SCSI (n’éjecte pas la bande).

MTUNLOCK

Déverrouiller la porte du lecteur de bande.

MTWEOF

Écrire mt_count filemarks.

MTWSM

Écrire mt_count setmarks.

Fonctions de configuration du lecteur de bande magnétique (pour le superutilisateur) :
MTSETDRVBUFFER

Définit diverses options du pilote ou du lecteur en fonction des bits codés dans mt_count. Ces options concernent le type de tampon du lecteur, des options booléennes du pilote, le seuil d’écriture du tampon, les valeurs par défaut des tailles de blocs et de densité, ainsi que les délais de réponse (pour les noyaux 2.1 et ultérieurs). Une fonction n’agit que sur un seul des éléments de la liste ci−dessus à la fois (l’ensemble des booléens constitue un élément).

Une valeur ayant ses 4 bits de poids forts à 0 sera utilisée pour indiquer le type de tampon du lecteur. Les types de tampon sont :

0

Le contrôleur ne renverra pas l’état BON en écriture avant que les données ne soient réellement écrites sur le support.

1

Le contrôleur peut renvoyer l’état BON en écriture dès que les données ont été transmises aux tampons internes du lecteur de bande.

2

Le contrôleur peut renvoyer l’état BON en écriture dès que les données ont été transmises aux tampons internes du lecteur de bande, si toutes les écritures précédentes des tampons sur le support se sont déroulées correctement.

Pour contrôler le seuil d’écriture, on doit inclure dans mt_count la constante MT_ST_WRITE_THRESHOLD associée avec le nombre de blocs dans les 28 bits de poids faibles par un OU binaire « | ». Le nombre de blocs concerne des blocs de 1024 octets, et non pas la taille physique des blocs sur la bande. Le seuil ne peut pas excéder la taille des tampons internes du contrôleur. (voir DESCRIPTION, plus bas).

Pour valider ou invalider les options booléennes, la valeur mt_count doit inclure l’une des constantes MT_ST_BOOLEANS, MT_ST_SETBOOLEANS, MT_ST_CLEARBOOLEANS ou MT_ST_DEFBOOLEANS associées par un OU binaire avec une combinaison des options décrites ci−dessous. Avec MT_ST_BOOLEANS les options sont définies avec les valeurs indiquées. Avec MT_ST_SETBOOLEANS les options sont activées sélectivement et inhibées avec MT_ST_DEFBOOLEANS.

Les options par défaut pour un contrôleur de bande sont choisies avec MT_ST_DEFBOOLEANS. Un périphérique non actif (par exemple avec un numéro mineur de 32 ou 160) est activé lorsque les options par défaut sont définies pour la première fois. Un périphérique actif hérite des options non définis explicitement du périphérique actif au démarrage.

Les options booléennes sont :

MT_ST_BUFFER_WRITES (Défaut : vrai)

Les opérations d’écriture en mode de bloc fixes sont mises en cache. Si cette option est invalidée, et si l’enregistreur utilise une longueur de bloc fixe, toutes les opérations d’écriture doivent se faire avec une longueur multiple de celle du bloc. Cette option doit être fausse pour créer des archives multivolumes fiables.

MT_ST_ASYNC_WRITES (Défaut : vrai)

Quand cette option est validée, les opérations d’écriture retournent immédiatement si les données tiennent dans le tampon du pilote, sans attendre que celles−ci soient effectivement transmises au lecteur de bande. Le seuil du tampon d’écriture détermine le taux de remplissage du tampon avant d’effectuer une commande SCSI. Toute erreur renvoyée par le périphérique sera conservée jusqu’à l’opération suivante. Cette option doit être fausse pour créer des archives multivolumes fiables.

MT_ST_READ_AHEAD (Défaut : vrai)

Cette option indique au pilote de fournir un cache en lecture, ainsi qu’une lecture anticipée des données en mode de blocs fixes. Si cette option est invalidée, et que le lecteur utilise une taille de blocs fixes, toutes les opérations de lecture doivent se faire avec une taille multiple de celle du bloc.

MT_ST_TWO_FM (Défaut : faux)

Cette option modifie le comportement du pilote quand un fichier est fermé. L’attitude normale consiste à écrire une seule filemark, néanmoins si cette option est validée, le pilote écrira deux filemarks et replacera la tête au−dessus de la seconde.

Note : Cette option ne doit pas être utilisée avec les lecteurs de bandes QIC car ils ne sont pas capables d’écraser une filemark. Ces lecteurs détectent la fin des données enregistrées en cherchant de la bande vierge à la place des deux filemarks consécutives habituelles. La plupart des autres lecteurs courants détectent également la présence de bande vierge, aussi l’utilisation des deux filemarks n’est généralement utile que lors d’échange de bandes avec d’autres systèmes.

MT_ST_DEBUGGING (Défaut : faux)

Cette option valide les divers messages de débogage du pilote, si celui−ci a été compilé avec la constante DEBUG ayant une valeur non nulle).

MT_ST_FAST_EOM (Défaut : faux)

Cette option indique que les opérations MTEOM doivent être envoyées directement au lecteur, ce qui peut accélérer les opérations, mais aussi faire perdre au pilote le compte des pistes du fichier en cours, normalement renvoyé par la requête MTIOCGET. Si MT_ST_FAST_EOM est fausse, le contrôleur répondra à une requête MTEOM en sautant en avant de fichiers en fichiers.

MT_ST_AUTO_LOCK (Défaut : faux)

Lorsque cette option est vraie, la porte du lecteur est verrouillée lorsque le fichier périphérique est ouvert, et déverrouillée lorsque le périphérique est refermé.

MT_ST_DEF_WRITES (Défaut : faux)

Les options de bande (taille de bloc, mode, compression...) peuvent varier lorsque l’on passe d’un périphérique lié à un lecteur à un autre périphérique correspondant au même lecteur. Cette option définit si les changements sont fournis au pilote en utilisant les commandes SCSI, et si les capacités d’auto−détection du lecteur sont fiables. Si l’option est fausse, le pilote envoie les commandes SCSI immédiatement lorsque le périphérique change. Si cette option est vraie, les commandes SCSI ne sont pas envoyées avant une demande d’écriture. Dans ce cas, le micro−code est habilité à détecter la structure de la bande lors de la lecture, et les commandes SCSI ne sont utilisées que pour être sûrs que la bande est écrite correctement.

MT_ST_CAN_BSR (Défaut : faux)

Lorsque la lecture anticipée est utilisée, la bande doit parfois être ramenée en arrière en position correcte lors de la fermeture du périphérique, et on utilise alors la commande SCSI pour sauter en arrière par−dessus les enregistrements. Certains anciens lecteurs ne traitent pas correctement cette commande, et cette option permet d’en avertir le pilote. Le résultat final est qu’une bande avec blocs fixes et lecture anticipée peut être mal positionnée dans un fichier lors de la fermeture du périphérique. Avec un noyau 2.6, l’option est activée par défaut pour les lecteurs qui gèrent la norme SCSI−3.

MT_ST_NO_BLKLIMS (Défaut : faux)

Certains lecteurs n’acceptent pas la commande SCSI READ BLOCK LIMITS de lecture des limites de blocs. Si l’on utilise cette option, le pilote n’invoque pas cette commande. L’inconvénient est que le pilote ne peut pas vérifier, avant d’envoyer des commandes, si la taille de bloc choisie est acceptée par le lecteur.

MT_ST_CAN_PARTITIONS (Défaut : faux)

Cette option active le support des partitions multiples sur une bande. Cette option s’applique à tous les périphériques liés au lecteur.

MT_ST_SCSI2LOGICAL (Défaut : faux)

Cette option indique au pilote d’utiliser les adresses de blocs logiques définies dans le standard SCSI−2, lors d’opérations de positionnement et de lecture de la position (aussi bien lors des commandes MTSEEK et MTIOCPOS que lors des changements de partitions). Sinon il utilise les adresses spécifiques au périphérique. Il est très recommandé d’activer cette option si le lecteur supporte les adresses logiques car elles contiennent également les filemarks. Il existe d’ailleurs quelques lecteurs qui ne supportent que les adresses logiques.

MT_ST_SYSV (Défaut : faux)

Lorsque cette option est activée, les périphériques de bande utilisent les sémantiques System V. Dans le cas contraire, ils utilisent la sémantique BSD. La différence principale est le comportement lors de la fermeture d’un périphérique en lecture. Avec System V, la bande est positionnée en avant à la suite de la filemark suivante si cela n’a pas déjà eu lieu lors de la lecture. Dans la sémantique BSD, la position ne change pas.

MT_NO_WAIT (Défaut : faux)

Active le mode immédiat (i.e. n’attend pas la fin de la commande) pour certaines commandes comme le rembobinage.

Un exemple :

struct mtop mt_cmd;
mt_cmd.mt_op = MTSETDRVBUFFER;
mt_cmd.mt_count = MT_ST_BOOLEANS |
MT_ST_BUFFER_WRITES | MT_ST_ASYNC_WRITES;
ioctl(fd, MTIOCTOP, mt_cmd);

La taille de bloc par défaut pour un périphérique peut être configurée avec MT_ST_DEF_BLKSIZE et le code de densité par défaut avec MT_ST_DEFDENSITY. Les valeurs des paramètres sont associées par un OU logique avec le code opératoire.

Avec les noyaux 2.1.x et ultérieurs, la valeur de délai maximum peut être fournie avec la sous−commande MT_ST_SET_TIMEOUT associée par OU avec le délai en seconde. Le délai long (utilisé pour les rembobinages ou les commandes pouvant durer longtemps) peut être configuré avec MT_ST_SET_LONG_TIMEOUT. Les valeurs par défaut du noyau sont très longues afin de s’assurer qu’une commande valide n’est jamais interrompue pour dépassement de délai, et ceci quel que soit le lecteur. À cause de cela, le pilote peut parfois sembler gelé alors qu’il est en attente de dépassement de délai. Ces commandes permettent donc de définir des valeurs plus pratiques pour un lecteur donné. Les délais définis pour un périphérique s’appliquent à tous les périphériques liés au même lecteur.

A partir des noyaux 2.4.19 et 2.5.43, le pilote gère un bit d’état qui indique si le lecteur demande un nettoyage. La méthode utilisée par le lecteur pour renvoyer l’information sur le nettoyage est définie en utilisant la sous−commande MT_ST_SEL_CLN. Si la valeur est zéro, le bit du nettoyage vaut toujours zéro. Si la valeur est 1, la donnée TapeAlert définie dans le standard SCSI−3 est utilisée (pas encore implémenté). Les valeurs 2 à 17 sont réservées. Si les 8 bits de poids faible donnent une valeur supérieure à 18, les bits des données « extended sense » sont utilisés. Les bits 9 à 16 forment un masque pour sélectionner les bits à observer et les bits 17 à 23 indiquent un motif de bits à rechercher. Si le motif de bits est nul, un bit ou plus sous le masque indique la requête de nettoyage. Si le motif est non nul, le motif doit correspondre à l’octet des données « sense » masqué.

MTIOCGET — Obtenir l’état
Cette requête prend un paramètre du type (struct mtget *).

/* Structure pour MTIOCGET − État de la bande magnétique */
struct mtget {
long mt_type;
long mt_resid;
/* Les registres suivants dépendent du matériel */
long mt_dsreg;
long mt_gstat;
long mt_erreg;
/* Ces deux derniers champs sont parfois inutilisés */
daddr_t mt_fileno;
daddr_t mt_blkno;
};

mt_type

Le fichier d’en−tête définit plusieurs valeurs pour mt_type, mais le pilote actuel renvoie uniquement les types génériques MT_ISSCSI1 (lecteur SCSI−1 générique) et MT_ISSCSI2 (lecteur SCSI−2 générique).

mt_resid

Contient le numéro de partition courante.

mt_dsreg

Renvoie la configuration actuelle de la longueur de bloc (dans les 24 bits de poids faibles) et la densité (dans les 8 bits de poids forts). Ces champs sont définis par MT_ST_BLKSIZE_SHIFT, MT_ST_BLKSIZE_MASK, MT_ST_DENSITY_SHIFT, et MT_ST_DENSITY_MASK.

mt_gstat

Renvoie des informations génériques d’état (indépendants du périphérique). Le fichier d’en−tête définit les macros suivantes pour tester les bits d’état :

GMT_EOF(x) : La bande est positionnée juste après une filemark (toujours faux après une opération MTSEEK).

GMT_BOT(x) : La bande est positionnée juste au début du premier fichier (toujours faux après une opération MTSEEK).

GMT_EOT(x) : Une opération a atteint la fin physique de la bande (End Of Tape).

GMT_SM(x) : La bande est positionnée sur une setmark (toujours faux après une opération MTSEEK).

GMT_EOD(x) : La bande est positionnée à la fin des données enregistrées.

GMT_WR_PROT(x) : La bande est protégée en écriture. Pour certains enregistreurs, ceci signifie qu’ils ne supportent pas l’écriture sur ce type de bande.

GMT_ONLINE(x) : La dernière opération open(2) a trouvé le lecteur prêt à agir, avec une bande à l’intérieur.

GMT_D_6250(x), GMT_D_1600(x), GMT_D_800(x) : Ces informations “génériques” d’état renvoient la densité actuelle des lecteurs de bandes 9−pistes ½" seulement.

GMT_DR_OPEN(x) : Le lecteur ne contient pas de bande.

GMT_IM_REP_EN(x) : Mode de rapport immédiat. Ce bit est activé lorsqu’il n’y a aucune assurance que les données aient été physiquement écrites sur la bande lors du retour de l’appel système. Le bit est à zéro seulement lorsque le lecteur ne cache pas les données et que le pilote est configuré pour ne pas faire de cache non plus.

GMT_CLN(x) : Le lecteur a demandé un nettoyage. Implémenté depuis les noyaux 2.4.19 et 2.5.43.

mt_erreg

Le seul champ défini dans mt_erreg est le nombre d’erreurs corrigées, dans les 16 bits de poids faibles (comme défini par les masques MT_ST_SOFTERR_SHIFT et MT_ST_SOFTERR_MASK). À cause d’incompatibilités dans les méthodes utilisées par les lecteurs pour rendre compte des corrections d’erreur, cette valeur n’est pas toujours fournie (la plupart des lecteurs ne renvoient pas, par défaut, les erreurs corrigées, mais cela peut être modifié avec la commande SCSI MODE SELECT).

mt_fileno

Renvoie le numéro du fichier en cours (commençant à 0). La valeur est mise à −1 si le numéro du fichier est inconnu (par exemple, après un MTBSS ou un MTSEEK).

mt_blkno

Renvoie le numéro de bloc (commençant à 0) à l’intérieur du fichier en cours. Cette valeur est mise à −1 quand le numéro de bloc est inconnu (par exemple, après un MTBSF, un MTBSS, ou un MTSEEK).

MTIOCPOS — Obtenir la position de la bande
Cette requête prend un paramètre du type (struct mtpos *) et renvoie une valeur spécifique au lecteur, correspondant au numéro de bloc en cours, et qui n’est pas la même que mt_blkno renvoyée par MTIOCGET. Ce lecteur doit être un modèle SCSI−2 qui supporte la commande READ POSITION ou un lecteur SCSI−1 compatible Tandberg (Tandberg, Archive Viper, Wangtek, ...).

/* Structure pour MTIOCPOS − Commande pour obtenir la position */
struct mtpos {
long mt_blkno; /* numéro du bloc courant */
};

VALEUR RENVOYÉE

EACCES

Tentative d’écriture ou d’effacement sur une bande protégée en écriture. (Cette erreur ne peut pas être détectée lors de open(2).)

EBUSY

Le périphérique est déjà utilisé ou le pilote n’a pas assez de mémoire.

EFAULT

Le paramètre de commande pointe en dehors de la mémoire adressable par le processus appelant.

EINVAL

Un appel système ioctl(2) avait un paramètre non valable ou la taille de bloc demandée était incorrecte.

EIO

L’opération demandée a échoué.

ENOMEM

Le nombre d’octet lu par read(2) est plus petit que le prochain bloc physique sur la bande. (Avant 2.2.18 et 2.4.0−test6 les octets supplémentaires étaient ignorés sans rien dire.)

ENOSPC

Une écriture a échoué car la fin de bande a été atteinte.

ENOSYS

Appel système ioctl(2) inconnu.

ENXIO

Durant l’ouverture, le lecteur de bande n’existe pas.

EOVERFLOW

Tentative de lire ou d’écrire un bloc de longueur variable plus grand que la taille des tampons internes du contrôleur.

EROFS

On tente l’ouverture avec O_WRONLY ou O_RDWR alors que la bande est protégée en écriture.

FICHIERS

/dev/st*

Les lecteurs de bandes SCSI à rembobinage automatique

/dev/nst*

Les lecteurs de bandes SCSI sans rembobinage automatique

NOTES

1.

Lors d’un échange de données entre systèmes différents, il faut se mettre d’accord sur la taille des blocs. Les paramètres d’un lecteur après le démarrage sont souvent différents de ceux qu’utilisent la plupart des autres systèmes d’exploitation. La plupart utilisent un mode de blocs de longueur variable si le lecteur le permet. Ceci concerne la plupart des lecteurs modernes, y compris les DAT, les lecteurs 8mm hélicoïdaux, les DLTs, etc. Il peut être judicieux d’utiliser ces lecteurs en mode de longueur variable sous Linux aussi (en utilisant MTSETBLK ou MTSETDEFBLK au démarrage), du moins lors de l’échange de données avec des systèmes d’exploitation différents. L’inconvénient de ceci est qu’il faut utiliser une taille de bloc assez grande pour obtenir des taux de transfert acceptables sur un bus SCSI.

2.

Beaucoup de programmes (comme par exemple tar(1)) permettent à l’utilisateur de spécifier le facteur de bloc sur la ligne de commande. Notez que ceci détermine la taille de bloc physique uniquement en mode de bloc de taille variable.

3.

Pour utiliser les lecteurs de bandes SCSI, le pilote SCSI de base, un pilote d’adaptateur SCSI et le pilote du lecteur SCSI doivent tous être configurés dans le noyau ou chargés comme modules. Si le pilote des bandes SCSI n’est pas présent, le lecteur est reconnu, mais le support de bande décrit dans cette page n’est pas disponible.

4.

Le pilote écrit les messages d’erreur sur la console et/ou les fichiers de journalisation (log). Les codes SENSE présents dans certains messages sont automatiquement traduits en texte si les messages SCSI complets sont activés dans la configuration du noyau.

5.

L’utilisation du tampon interne permet de bons débits en mode blocs fixes même avec peu d’octets lus (avec read(2)) ou écrits (avec write(2)). Avec les transferts directs, cela n’est pas possible et peut provoquer une surprise lors de la mise à jour vers le noyau 2.6. La solution est de demander au logiciel d’utiliser des transferts plus importants (souvent en lui indiquant d’utiliser de plus gros blocs). Si ce n’est pas possible, les transferts directs peuvent être désactivés.

VOIR AUSSI

mt(1)

Le fichier drivers/scsi/README.st ou Documentation/scsi/st.txt (pour les noyaux >= 2.6) dans les sources du noyau Linux contient les informations les plus récentes à propos du pilote et de ses capacités de configuration

COLOPHON

Cette page fait partie de la publication 3.65 du projet man−pages Linux. Une description du projet et des instructions pour signaler des anomalies peuvent être trouvées à l’adresse http://www.kernel.org/doc/man−pages/.

TRADUCTION

Depuis 2010, cette traduction est maintenue à l’aide de l’outil po4a <http://po4a.alioth.debian.org/> par l’équipe de traduction francophone au sein du projet perkamon <http://perkamon.alioth.debian.org/>.

Christophe Blaess <http://www.blaess.fr/christophe/> (1996-2003), Alain Portal <http://manpagesfr.free.fr/> (2003-2006). Simon Paillard et l’équipe francophone de traduction de Debian (2006-2009).

Veuillez signaler toute erreur de traduction en écrivant à <debian−l10n−french AT lists DOT debian DOT org> ou par un rapport de bogue sur le paquet manpages−fr.

Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document en utilisant la commande « man −L C <section> <page_de_man> ».

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